Comment evaluer la resistance au feu d´un materiel de construction
Comme vu dans le post précédent, la résistance au feu n’est pas un terme unique, mais dépend de l’usage du matériel de construction que l’on utilise. A continuation nous verrons les différents mécanismes existants pour évaluer la résistance au feu qu’offre un matériel simple ou un système de construction plus complexe.
Le Code Technique de la Construction établit 3 méthodes :
- En établissant les dimensions de la section transversale de l’élément comme indiqué par les tables correspondantes dans les annexes C à F.
- En obtenant sa résistance grâce aux méthodes simplifiées indiquées dans les mêmes annexes.
- Via la réalisation de tests.
Les annexes mentionnées ci-dessus nous parlent de 4 types d’éléments :
- Annexe C : Résistance au feu de structures en béton armé.
- Annexe D : Résistance au feu de structures en acier.
- Annexe E : Résistance au feu de structures en bois.
- Annexe F : Résistance au feu d’éléments en briques.
Pour déterminer la résistance au feu d’autres systèmes de construction il faudra réaliser un test type standard dans un laboratoire accrédité. En Espagne, par exemple, c’est l’Enac (Entité nationale d’accréditation), qui accrédite les laboratoires. Il y en a 4 principaux : Aidico à Valence, Tecnalia à Guipuscoa, Afiti-Licof à Madrid, et Applus à Barcelone. Il existe des Normes Européennes qui établissent comment réaliser les tests.
Nous avons développé dans d’autres articles la résistance au feu individuelle des matériaux et comment l’augmenter pour être en accord avec les normes en vigueur en matière de sécurité contre l’incendie via les produits que mercor tecresa® développe et fabrique. Par exemple : la peinture intumescente Teclack – W®, les mortiers ignifuges Tecwool F® et Tecplaster®, ou encore les panneaux en oxyde de Magnésium Tecbor® et toute une gamme complète de systèmes d’étanchéité au feu Tecsel® qui ont été testés dans des laboratoires accrédités officiellement selon les normes européennes.
Il n’est pas nécessaire, pour quelqu’un qui ne se consacre pas à la fabrication de systèmes de protection passive contre l’incendie, de connaître en profondeur les normes européennes, mais il est très important de connaitre les noms et numéros des normes principales pour savoir si le produit installé a été testé en respectant les bonnes normes européennes ou non. Ci-dessous, nous allons développer les principales normes de test qui doivent apparaitre dans la fiche du produit ou du système de construction.
NORMES POUR TESTER DES ELEMENTS STRUCTURELS .
1. Protection contre le feu d’une structure métallique : Il s’agit d’un des cas les plus communs et la norme définit deux variables en fonction de sa réaction face au feu :
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- Produits « non réactifs», c’est-à-dire que leur composition chimique ne change pas au contact du feu, comme les mortiers et panneaux ignifuges.
UNE EN 13.381-4 : 2014 “Méthodes pour déterminer la contribution à la résistance au feu d’éléments structurels. Partie 4 : Protection passive appliquée à des éléments en acier.”
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- Produits « réactifs », c’est-à-dire que leur composition chimique change au contact du feu, comme la peinture intumescente.
UNE EN 13381-8 : 2011 “Méthodes pour déterminer la contribution à la résistance au feu d’éléments structurels. Partie 8 : Protection réactive appliquée à des éléments en acier.”
2.Protection contre le feu d’éléments en béton : poutres, piliers, dalles, planchers, etc.
UNE EN 13381-3 : 2016 “Méthodes pour déterminer la contribution à la résistance au feu d’éléments structurels. Partie 3 : Protection appliquée à des éléments en béton.”
3. Protection contre le feu de dalles en béton et tôle d’acier : Contrairement aux tests des éléments précédents, les tests de ce type de dalles ont une règlementation qui leur est propre.
UNE EN 13381-5 : 2016 “Méthodes pour déterminer la contribution à la résistance au feu d’éléments structurels. Partie 5 : Protection appliquée à des éléments mixtes en béton/tôle d’acier.”
NORMES POUR TESTER DES CLOISONS ET FAUX PLAFONDS « NON-PORTEURS » .
1. Protection contre le feu de cloisons non-porteuses : Il s’agit d’éléments verticaux sectorisants qui ne supportent pas plus de charge que leur propre poids.
UNE EN 1364-1 : 2000 “Tests de résistance au feu d’éléments non-porteurs. Partie 1 : murs.”
2. Protection contre le feu de faux plafonds non-porteurs : Comme le cas antérieur, il s’agit d’éléments qui ne supportent pas plus de charge que leur propre poids.
UNE EN 1364-2 : 2019 “Tests de résistance au feu d’éléments non-porteurs. Partie 2 : toits.”
NORMES POUR TESTER LES “FRANGES COUPE-FEU” .
Il n’existe pas encore de réglementation spécifique pour ce genre de solutions, mais selon le DB-SI et le règlement de sécurité contre l’incendie dans les établissements industriels, les deux solutions suivantes sont valides :
- La solution doit être testées selon le “Protocole ou document des Franges de rencontre mur mitoyen/toiture” et que ce test satisfasse les critères d’étanchéité et isolation établis par la norme générale UNE EN 1366-1.
- On peut aussi valider le test selon la norme UNE EN 1364-2 : 2019 “Tests de résistance au feu d’éléments non-porteurs. Partie 2 : toits.” si la frange est réalisée avec les mêmes éléments que le toit et qu’elle est fermée contre la toiture.
NORMES POUR TESTER DES CONDUITS DE VENTILATION ET GAINES TECHNIQUES (COLONNES MONTANTES) .
Protection contre le feu de conduits de ventilation : Lorsqu’un conduit de ventilation traverse plusieurs secteurs d’incendie, il faut soit le protéger avec un clapet coupe-feu, soit le protéger des feux extérieurs et intérieurs auxquels il pourrait être directement exposé. La norme de test pour ce genre de conduit est:
UNE EN 1366- 1 : 2016 “Tests de résistance au feu d’installations de service. Partie 1 : conduits de ventilation.”
2. Protection contre le feu de gaines de désenfumage : Comme ce type de conduits doit extraire du bâtiment les fumées et gaz chauds produits lors d’un incendie, ils sont soumis à une pression plus élevée que les conduits de ventilation. Ils doivent donc être soumis aux 4 tests imposés par la norme UNE et, en plus, la norme suivante :
UNE EN 1366-8 : 2005 “Tests de résistance au feu d’installations de service. Partie 8 : gaines de désenfumage.”
3. Protection contre le feu de gaines techniques : Ce genre de structure est soumise à une norme bien spécifique, qui la différencie des cloisons non-porteuses. Effectivement, en cas d’incendie, les gaines techniques sont soumises à une pression plus élevés qu’une simple cloison à cause de leur forme tubulaire et l’oxygène qui est présent en son sein. La norme appliquée ici est :
UNE EN 1364-1 : 2000 “Tests de résistance au feu d’installations de service. Partie 5 : Conduits horizontaux et gaines techniques.”
NORMES POUR TESTER DES SYSTEMES D’ETANCHEITE AU FEU D’UN PASSAGE D’INSTALLATIONS .
1. Protection contre le feu de systèmes d’étanchéité : Lorsqu’un passage d’installation mesure plus de 50 cm2, il faut le sceller grâce à un système d’étanchéité pour que le feu ne passe pas à travers. La norme de test en vigueur est :
UNE EN 1366-3 : 2011 “Tests de résistance au feu d’installations de service. Partie 3 : systèmes d’étanchéité.”
2. Protection contre le feu de joints : Ce type d’éléments a un comportement spécifique lors d’un incendie et possède sa propre norme de test
UNE EN 1366-4 : 2008 + A1 : 2010 “Tests de résistance au feu d’installations de service. Partie 4 : joints.”
Il existe de nombreuses autres normes de tests mais celles-ci sont les principales en ce qui concerne la protection passive contre l’incendie.
Le nombre qui apparaît après la norme est l’année de publication ou de dernière modification de celle-ci à date (juillet 2020).